\"J'ai du mal à parler\"

Vous comprenez vos collègues en réunion. Mais dès qu’il faut parler, vous vous figez.

Vous n’êtes pas seul·e. Et non, ce n’est pas une question d’intelligence ou de volonté.

Ce qui se passe réellement (et pourquoi ce n’est pas “votre faute”)

L'apprentissage passif (écoute, lecture) et l'apprentissage actif (parler, écrire) mobilisent des réseaux cognitifs différents. L'apprentissage passif implique une réception passive de l'information : vous enregistrez des données sans les manipuler activement. Ce processus est lié à la reconnaissance, mais n'active pas nécessairement les mécanismes de récupération active (Saks et al., 2024).

En revanche, l'apprentissage actif, qui inclut des activités telles que la production orale et écrite, nécessite une participation cognitive plus complexe. Il engage la mémoire de travail, le contrôle exécutif et favorise une consolidation plus durable de l’information.

Autrement dit : comprendre n’implique pas automatiquement la capacité à vous exprimer.

Votre cerveau a peut-être développé une bonne banque de données (vocabulaire, structures), mais ne sait pas encore les activer rapidement sous pression.

Ajoutez à cela une dose d’auto-jugement ou de peur du regard des autres... Et vous vous figez.

“Je comprends, donc je devrais parler facilement" : Une croyance qui freine voter progression

Cette pensée est fausse… et culpabilisante. Elle entretient un décalage entre vos attentes et vos capacités actuelles, nourrissant frustration et perte de confiance.

Parler demande un entraînement spécifique :

• Musculaire (vous entraîner à produire des sons parfois nouveaux)

• Rythmique (trouver son tempo, son souffle)

• Émotionnel (oser parler même imparfaitement)

C’est un peu comme posséder les ingrédients d'une recette sans jamais avoir pratiqué la cuisson : tout est là… mais il faut encore apprendre à s’en servir en situation réelle !

Ce que la science nous apprend aussi sur l'apprentissage passif vs actif

Là encore, écouter, regarder relèvent de l'apprentissage passif :

• traitement sensoriel

• reconnaissance d'éléments connus

• mémoire implicite (sans effort conscient)

Alors que parler, interagir, écrire relèvent de l'apprentissage actif :

• attention soutenue

• prise de décision rapide

• correction et ajustement en direct

• mémorisation renforcée par l'effort

Vous l'avez compris : l'apprentissage actif consolide plus profondément vos compétences tandis qu'un apprentissage trop passif peut donner une illusion de progrès...sans acquisition réelle de compétences.

Comment débloquer votre expression

Voici quelques pistes concrètes pour activer votre prise de parole :

1.Utilisez des “routines actives” : entraînez-vous à dire les phrases stratégiques dont vous avez besoin dans votre vie professionnelle et sociale (ex : prendre un rendez-vous, donner votre opinion en réunion, discuter d'un projet, etc).

2.Cherchez la fluidité et non la perfection : fixez-vous un objectif de continuité (parler 1 minute sans pause) plutôt que de chercher les mots “parfaits”.

3.Parlez en marchant : l’activité physique peut réduire l'auto-surveillance mentale. C’est une technique que j’utilise très souvent avec mes coaché·es pour libérer leur expression orale.

4.Enregistrez-vous (puis réécoutez vous avec bienveillance !). Vous prendrez conscience de vos progrès réels et apprendrez à ajuster sans vous juger.

Si vous vous reconnaissez dans ce blocage, réservez votre appel découverte pour un plan d’action personnalisé ici.

Ou commencez par écouter cet épisode de Déclic où j'explique comment proposer une réunion de manière efficace et professionnelle.